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Stop, c’est les vacances !

Article publié le 29 juin 2020 (mis à jour le 10 juillet 2023) - 0 commentaires
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C’est l’étymologie même du mot, « vacances » c’est le « rien », celui qui crée une parenthèse dans nos vies débordées.

C’est l’étymologie même du mot, « vacances » c’est le « rien », celui qui crée une parenthèse dans nos vies débordées. Un espace vide que nous devons remplir de nos envies, de nos plaisirs, en bref assouvir en quelques semaines, tous nos rêves de temps libre.

Et voilà un premier écueil… vouloir finalement trop en faire. « Quand je serai en vacances je profiterai vraiment de ma famille, et aussi de mes amis, j’en profiterai pour sortir et pour me reposer aussi, pour faire du sport, pour me cultiver, pour me dépayser, pour… » La liste est tellement longue pour remplir cette « vacance » que nous allons nous concocter un agenda de ministre dans un rythme encore plus effréné que lorsque nous travaillons.

En fait, le travail et les habitudes de notre routine quotidienne nous procure une sensation « d’anesthésie psychologique » en nous empêchant de rentrer vraiment en contact avec nous même. Au plus le quotidien est rempli au plus il nous éloigne de cette rencontre avec soi.  Et lorsque tout s’arrête, lorsque l’heure des vacances arrivent nous nous sentons un peu perdue, un peu en danger. Ainsi, pour certains, les vacances vont être sources d’une forme d’inquiétude car en nous libérant de la frénésie du quotidien nous allons nous confronter à nos pensées et à nos émotions les plus profondes.  Et pour nous en protéger nous allons alors rejeter la conception de « vacance », au sens de vide, de farniente. Ne rien faire, s’ennuyer sont des concepts tellement rejeté par la société que nous avons perdu l’art du vide. Et pourtant ces moments de rien sont tellement importants pour mieux nous connaître, pour justement rêver, créer, imaginer… c’est important pour nous et peut être encore plus pour nos enfants. Les recherches les plus récentes le valide : lorsque nous ne sommes pas centrés sur une tâche particulière et que notre mental vagabonde, le cerveau se met en mode « par défaut », il continue à fonctionner par libre association et de nouvelles connexions cérébrales se forment. En ne « faisant rien » notre cerveau s’enrichit, consolide en mémoire tout ce que nous avons appris, compris, vécu, tisse des voies inattendus où l’imagination, la créativité s’épanouiront … Notre cerveau pense pendant que nous n’y pensons pas… S’autoriser à s’ennuyer, pouvoir répondre à ses enfants : tu t’ennuies ? Tant mieux tu penses et un cadeau que nous faisons à notre cerveau !

Pendant les vacances j’apprend à cultiver le rien ! Le bonheur des petits riens !

Un autre écueil qui peut nous empêcher de vraiment profiter de nos vacances, c’est la peur ! Cette même peur qui nous tiraille le reste de l’année. La peur de ne pas faire assez bien, de passer à coté de quelque chose d’important, la peur de manquer, la peur de se tromper… Dictât de nos sociétés actuelles nous devons être performant et en vacances aussi ! Désormais, il convient de trouver l’hôtel au meilleur rapport qualité/prix , de se sentir dépaysés en mangeant dans les restaurants les plus typiques, d’avoir visité les sites qu’il « ne faut pas surtout pas manquer », de ramener les souvenirs qui feront le plus plaisir… Stressant, non ? Nous allons décortiquer les guides touristiques de peur de passer à côté d’une plage encore plus belle ou d’une visite encore plus formidable. Chaque minute de nos vacances représente alors un tel enjeu que nous sommes bien loin de la détente!

Et si en plus, tout ne se passe pas comme prévu, l’eau de la piscine n’est pas si chaude que ça, la pluie est de la partie, les enfants ne sont pas si sages… la désidéalisation va devenir le complice de l’anxiété pour réellement nous gâcher les vacances.

Le conseil, pendant les vacances je met de la distance avec l’attente de performance et de perfectionnisme que la société me fait subir pour réellement faire tomber la pression.

Enfin un dernier obstacle pour de vraies bonne vacances… nous même !

Nous allons faire peser sur nos épaules des attentes qui risquent là encore de nous stresser, nous culpabiliser, nous décevoir. L’image de Soi est une alchimie fragile que l’on va nourrir chaque jour et en vacances aussi. Alors posons nous la question : « quel vacancier je me demande d’être ? »  celui qui sera toujours à 100% disponible pour ses proches ? celui qui va partir en trek sans une seule crampe à l’horizon ? celle qui jouera les nymphes à la peau dorée sur la plage ? Soyons vigilant à ne pas être des tyrans pour nous même… on s’en demande beaucoup et en vacances aussi.

Dans tout les cas le vacancier (et sa famille proche) se demande de décrocher et de ne plus penser au travail mais ce n’est pas si évident… Le danger quand on imagine nos vacances, c’est l’illusion du changement. On ne devient pas la veille de nos congés le vacancier parfait. Nous pouvons alors culpabiliser de ne pas arriver à « décrocher ». Mais c’est normal, au contraire ! C’est peut-être seulement à la fin des vacances que nous commencerons à ne plus penser au travail, ce n’est pas pour cela que nous aurons raté nos vacances ! Tout changement est progressif et portera ses fruits.

Vives les vacances, celles que nous vivrons !

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