Comment se préparer au bac de français ?

Ne pas sous-estimer l’importance des épreuves de français (écrit et oral)

Pourquoi consacrer tout ce temps à une matière qu’on n’étudiera plus dès la terminale, quand en plus on ne se destine absolument pas à des études de lettres ? Pour deux raisons :

1. Le bac de français est doté d’un fort coefficient (5 à l’écrit, 5 à l’oral).
2. Et surtout, lors des demandes d’admission en filières sélectives, les notes obtenues servent à départager les dossiers de candidature. Oui, même pour entrer en école d’ingénieurs ! Une bonne raison pour se motiver, même quand on n’aime pas le français…

Alors, pour ceux dont le parcours scolaire est parsemé de difficultés dans cette matière, un peu de soutien scolaire en français en première ne peut pas faire de mal…

Savoir ce qu’il faut savoir… et savoir faire

Souvent, en français, les élèves ne savent pas bien quoi travailler et ne sont pas loin de penser qu’en fait, il n’y a rien de précis à savoir ou à réviser… Erreur ! L’écrit et l’oral reposent sur des connaissances et des méthodes précises : il faut pouvoir les identifier afin de bien évaluer son niveau pour chacune d’entre elles. Elles concernent notamment :
Les œuvres et les textes

Le programme de français en première fixe quatre objets d’étude : 

• La poésie du XIXe au XXIe siècle.
• La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle.
• Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle.
• Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle.

Pour chaque objet d’étude, trois œuvres intégrales sont proposées, parmi lesquelles le professeur en choisit une, associée à un parcours littéraire spécifique. Il est indispensable de maîtriser non seulement l’œuvre choisie, mais aussi son contexte historique, les caractéristiques du mouvement littéraire auquel elle appartient, et les textes complémentaires du parcours associé. Cette connaissance approfondie sert autant pour la dissertation que pour le commentaire de texte. De plus, elle sera particulièrement évaluée lors de l’entretien à l’oral.

Les notions liées à l’analyse de textes

Genres littéraires et types de textes, registres, figures de style, grammaire… Une boîte à outils est indispensable. Pour réussir les épreuves du bac de français, il est essentiel de maîtriser parfaitement ces notions d’analyse littéraire. Les examinateurs attendent des élèves qu’ils sachent repérer et interpréter les procédés d’écriture utilisés par les auteurs. Cette maîtrise technique permet non seulement d’enrichir les commentaires de texte à l’écrit, mais aussi de briller lors de l’explication linéaire à l’oral.

Il faut notamment être capable d’identifier :

• Les différents registres de langues et leurs effets sur le lecteur.
• Les principales figures de style (comme les métaphores, comparaisons, hyperboles) et leur portée dans le texte.
• La structure narrative et les points de vue adoptés.
• Les champs lexicaux dominants et leur symbolique.
• Les tonalités (lyrique, pathétique, comique, etc.) et leur impact.

Ces outils d’analyse permettent de construire une interprétation fine et personnelle des textes, ce qui est particulièrement valorisé par le jury du baccalauréat. Une connaissance solide de ces notions techniques constitue la base d’une bonne copie et aide à éviter l’écueil de la paraphrase.

La méthodologie des exercices de l’écrit

La réussite aux épreuves écrites du bac de français nécessite une maîtrise approfondie des exercices spécifiques à chaque voie. En voie générale, les élèves doivent se préparer au commentaire composé et à la dissertation littéraire, tandis qu’en voie technologique, l’épreuve comprend le commentaire et la contraction de texte suivie d’un essai.

Le commentaire composé : en maîtriser la méthode pour le bac de français

Le commentaire composé, commun aux deux voies, requiert une analyse rigoureuse des procédés d’écriture et de leur effet sur le lecteur. L’objectif est de dégager la singularité du texte en s’appuyant sur des éléments précis : structure, champs lexicaux, figures de style et registres de langue. La méthodologie exige une introduction présentant le texte et sa problématique, un développement organisé en parties cohérentes (le plan), et une conclusion synthétisant l’interprétation proposée.

La dissertation (voie générale)

Pour la voie générale, la dissertation demande une réflexion approfondie sur une question littéraire en lien avec les œuvres au programme. L’exercice nécessite la construction d’une argumentation solide, étayée par des exemples précis tirés des textes étudiés. La capacité à confronter différents points de vue et à développer une pensée nuancée est particulièrement valorisée.

La contraction de texte et l’essai (voie technologique)

En voie technologique, la contraction de texte (ou résumé) suivie d’un essai constitue un exercice spécifique. La première partie teste l’aptitude à synthétiser un texte argumentatif en respectant un nombre de mots précis, tout en conservant les idées essentielles. L’essai, quant à lui, invite à développer une réflexion personnelle sur une question soulevée par le texte, en mobilisant sa culture générale et son esprit critique.

Quel que soit le type de bac préparé, la qualité de l’expression écrite, la maîtrise de la langue et la clarté de l’argumentation sont des critères déterminants. Les examinateurs sont particulièrement attentifs à la cohérence du propos, à la pertinence des analyses et à la richesse des références culturelles mobilisées. Un conseil : mieux vaut faire des phrases courtes bien compréhensibles.

Les notions de grammaire

Évaluées à l’oral, les notions de grammaire ne sont pas à négliger. La question de grammaire, généralement notée sur 2 points lors de l’oral, porte sur l’analyse syntaxique d’une phrase ou d’une partie de phrase du texte étudié.

Les notions abordées couvrent l’ensemble du programme de première, mais aussi les fondamentaux vus en seconde : analyse des propositions, étude des formes verbales, types de phrases, construction des subordonnées.

La maîtrise de la syntaxe et de l’orthographe

La maîtrise de la langue est, bien évidemment, un critère déterminant au bac de français. Les erreurs de syntaxe, plus pénalisantes que les fautes d’orthographe, peuvent compromettre l’intelligibilité de la copie et entraîner des points de pénalité.

Au-delà des règles de base, il s’agit de démontrer sa capacité à construire un raisonnement clair à travers des phrases bien structurées. La précision du vocabulaire et la variété des constructions syntaxiques permettent de nuancer sa pensée et de développer une argumentation convaincante. Le jour de l’épreuve, la relecture doit être systématique, en accordant une attention particulière aux accords sujet-verbe et à la ponctuation qui rythme le propos.

Connaître la courbe d’Ebbinghaus

Non, il ne s’agit pas d’un roman un peu obscur du XIX^e mais d’une technique permettant d’améliorer la rétention des informations. Le principe est simple : pour mémoriser un cours, il faut y revenir à intervalles réguliers.

• Le soir même : ce premier rappel permettra d’imprimer plus facilement ce qui a été vu en cours.
• Chaque week-end : pour revoir tous les cours de la semaine, réactiver les apprentissages et éventuellement concevoir des fiches synthétiques.
• Avant chaque devoir important et pendant les petites vacances : pour procéder à des révisions générales et s’exercer sur de petits exercices d’application.

Cette méthode d’apprentissage progressif est bien sûr utile dès lors qu’il faut, pour un examen, retenir le programme de toute une année.

Ne faire aucune impasse

Pour l’écrit tout d’abord, il peut être tentant de se préparer uniquement au commentaire au cours de l’année, l’exercice étant souvent jugé plus abordable. C’est un pari risqué, car le texte proposé le jour de l’examen peut opposer plus de résistance que prévu. Mieux vaut donc se laisser la possibilité du choix et pour cela s’entraîner sérieusement aux deux exercices proposés à l’écrit.

Cela implique bien sûr de lire entièrement les œuvres au programme, et pas seulement les textes étudiés en classe. Cet effort sera payant à l’oral : lors de l’entretien, l’examinateur verra très vite si le candidat s’est contenté ou non du minimum (en ne lisant qu’un résumé du texte, par exemple).

Pour l’oral, il faut maîtriser sur le bout des doigts tout ce qui figure sur sa liste, y compris les textes complémentaires. Ils sont utiles pour nourrir la réflexion à l’écrit (plus on a de références, plus il est facile d’argumenter) et le jury pose souvent des questions à leur sujet, pour vérifier l’implication de l’élève.

Faire des entraînements ciblés

Pour l’écrit, surtout à l’approche de l’examen, il est indispensable de s’exercer sur des annales. Pas pour faire un commentaire ou une dissertation en entier – perspective peu engageante –, mais pour travailler les points clés de ces exercices et affûter ses réflexes.

Pour s’entraîner à la dissertation ou à l’essai

On peut se focaliser sur l’analyse du sujet, la mise au point de la problématique, la construction du plan et la rédaction de l’introduction. En voie générale, il est ainsi possible de se tester sur les quatre œuvres au programme. Il est également conseillé de s’entraîner à la rédaction des transitions entre les parties. Souvent négligées, elles n’en demeurent pas moins essentielles à la cohérence du devoir.

Pour gagner en efficacité, on peut aussi s’exercer à développer un seul argument de manière approfondie, en soignant particulièrement le choix des exemples et leur analyse. Enfin, la conclusion mérite une attention particulière : il faut s’habituer à synthétiser sa réflexion et à ouvrir le débat de façon pertinente.

Pour s’entraîner au commentaire

Il faut s’exercer à se poser les bonnes questions : c’est ce qui permet de bien cerner les enjeux et la singularité du texte et donc de proposer une analyse pertinente. Ces questions dépendent du genre concerné. Par exemple, face à un récit, il faut notamment se questionner sur le choix de la focalisation, l’importance du cadre spatio-temporel, la conduite du récit, le traitement des personnages. Face à une scène de théâtre, il faut s’interroger sur la situation d’énonciation, le type de répliques et leur organisation, les choix de mise en scène et les effets recherchés sur le public…

Pour s’entraîner à l’oral

Le plus efficace est de se mettre en scène, seul, ou mieux, en binôme. Les points à travailler sont :

• Lire à voix haute de façon expressive (en respectant la métrique pour les poésies).
• Mener une explication linéaire de façon dynamique sans trop regarder ses notes.
• S’entraîner à la question de grammaire.
• Anticiper les questions posées lors de l’entretien.

Comment ne pas rater son bac de français ?

Pour ne pas rater son bac de français, plusieurs éléments sont essentiels.

D’abord, s’organiser en se créant un planning bien défini pour réviser régulièrement. Il est aussi important de pratiquer régulièrement le commentaire composé, notamment en s’exerçant sur des sujets de bac.

De plus, apprendre à bien lire les consignes et à structurer sa pensée est primordial.

La lecture régulière est un autre point central : non seulement celle des œuvres au programme, mais aussi une lecture plus personnelle pour enrichir sa culture générale.

L’usage de fiches de révision peut également être un outil précieux pour structurer ses connaissances et s’y référer rapidement.

Il serait aussi judicieux d’identifier ses points forts et les exercices qui vous conviennent le mieux.

Enfin, il est essentiel de connaître les différentes méthodologies (commentaire littéraire, dissertation, etc.) qui seront exigées lors de l’examen.

Quand commencer à réviser pour le bac de français ?

La préparation au bac de français ne devrait pas être laissée aux derniers mois précédant l’examen. L’idéal serait de commencer à réviser dès le début de l’année scolaire et, si besoin, avec de l’aide en soutien scolaire. Cela ne signifie pas des heures de travail supplémentaires chaque jour, mais plutôt une régularité dans la révision des cours et des textes étudiés. De plus, profitez des vacances scolaires pour travailler de manière plus approfondie. Un autre moment opportun pour intensifier les révisions est pendant les vacances de Pâques, à environ deux mois des épreuves.

Il peut aussi être utile d’élaborer un planning de révisions, découpant le programme en plusieurs semaines pour répartir la charge de travail. Ce planning pourra être ajusté en fonction de l’évolution de vos connaissances et de votre confort avec les différentes sections du programme.