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Comment lui apprendre à travailler seul(e) ?

Article publié le 04 février 2020 (mis à jour le 11 juillet 2023) - 0 commentaires
3 minutes
De l’école élémentaire au collège, les parents doivent participer à ce lent apprentissage de l’autonomie, et ce rôle-là n’est ni le plus simple, ni le plus confortable. Quelques règles simples pour vous y aider ! 
Laëtitia Leroy

Laëtitia Leroy

Responsable du service pédagogie Acadomia

Plus votre enfant va progresser dans sa scolarité, plus il va devoir fournir de travail personnel. Les fameux « devoirs » sont bien sûr destinés à renforcer les connaissances mais ils sont aussi l’occasion d’apprendre peu à peu à travailler seul, sans la présence continue d’un adulte. De l’école élémentaire au lycée, les parents doivent participer à ce lent apprentissage de l’autonomie, et ce rôle-là n’est ni le plus simple, ni le plus confortable. Quelques règles simples pour vous y aider ! 

Trouvez la bonne distance

Ne cherchez pas à endosser une mission d’enseignant. Votre tâche est d’accompagner, en trouvant le juste milieu entre une nécessaire vigilance et un certain détachement. C’est là le plus difficile : l’enfant doit se sentir encadré, soutenu et non étouffé par une surveillance ou des attentes excessives. Prenez également du recul par rapport à votre propre passé d’élève : que vous ayez adoré ou détesté l’école, veillez à instaurer un bon climat affectif autour des activités scolaires. Il est déterminant pour que votre enfant trouve du plaisir à travailler et prenne peu à peu confiance en ses moyens. 

Fournissez un cadre clair

S’il est possible de laisser l’enfant décider seul de certaines choses – l’ordre dans lequel il aborde ses devoirs par exemple –    soyez intransigeant sur le respect de certaines conditions, comme le fait de travailler dans un endroit adapté à la manière dont votre enfant travaille le plus efficacement (le calme pour beaucoup mais le bruit pour d’autres !). Le temps consacré aux devoirs doit être perçu comme un rituel quotidien, inéluctable, dont l’heure et la durée ne dépendent ni de l’humeur des parents, ni de celle de l’enfant. Pour vous, c’est aussi un excellent moyen d’éviter les conflits : ce cadre de travail tient lieu de contrat moral, contrat qu’il sera valorisant pour l’enfant de respecter de lui-même. 

Laissez-lui trouver son rythme

Il n’existe pas de règle officielle quant à la durée des devoirs : au primaire elle est en moyenne de 20 à 30 minutes ; au collège, de l’ordre de 30 à 60 minutes. Si votre enfant vous semble consacrer trop ou pas assez de temps pour effectuer son propre travail, ne manifestez ni inquiétude ni agacement : un élève rapide n’est pas forcément négligent, un élève lent pas nécessairement inefficace ou en difficulté. Tant que les résultats sont satisfaisants et que votre enfant ne se plaint pas du temps passé à ses devoirs, laissez-le travailler à l’allure qui est la sienne. En le bousculant, vous risqueriez de provoquer des échecs. 

Procédez par étapes

Vous allez devoir passer progressivement de la fonction de répétiteur à celle de soutien, devenant peu à peu plus observateur qu’acteur. Dans les premières classes du primaire, votre enfant a besoin de votre présence constante à ses côtés ; à la fin du primaire, il doit savoir se mettre au travail tout seul, et vous demander de l’aide en cas de besoin. En sixième, c’est vous qui lui apprendrez à trier son classeur, à préparer son cartable et à gérer son emploi du temps. C’est en général en cinquième que l’enfant, ayant mieux conscience des enjeux scolaires, acquiert une autonomie suffisante dans son travail. Vous pouvez dès lors lâcher davantage la bride, tout en continuant à encourager et féliciter ! 

Ne travaillez jamais à sa place

Si vous devez apporter votre aide, résistez à la tentation de faire l’exercice de grammaire ou les multiplications vous-même pour «  gagner du temps  » ou de lui donner les réponses, de guerre lasse. Vous ne lui rendriez pas service : non seulement il n’aurait pas l’occasion de comprendre par lui-même – et échouerait probablement au prochain contrôle – mais vous l’empêcheriez de développer son autonomie dans le travail. Il s’agit donc de prendre du temps pour en gagner plus tard ! Aussi, s’il vous demande l’orthographe d’un mot, faites-lui consulter le dictionnaire ; s’il veut que vous corrigiez ses fautes, soulignez-les voire indiquez-lui en simplement le nombre. Bref, acceptez d’aider votre enfant, mais exigez d’abord qu’il s’aide lui-même: c’est le meilleur moyen de développer autonomie et esprit critique. 

Aidez-le à adopter les bonnes méthodes

S’il sait aborder efficacement son travail, votre aide sera de moins en moins nécessaire. Au primaire, montrez-lui qu’avant de faire un exercice, il est utile de revoir la leçon correspondante, même si ce n’est pas expressément demandé par l’instituteur. Plus tard, incitez-le à refaire les exercices ou les contrôles qu’il n’a pas réussis ; expliquez-lui que maîtriser un cours signifie être en mesure de l’expliquer à un tiers, à la manière d’un enseignant. Plus globalement, il faut l’amener à prendre du recul par rapport à ce qu’il apprend, lui montrer que l’essentiel n’est pas d’avoir une bonne note (ou de faire plaisir à ses parents ou à son enseignant) mais bien d’avoir compris. Et mettez en avant le sentiment de satisfaction qu’il ressent face à ses réussites pour l’encourager : la motivation part du plaisir. 

Passez le relais

Une fois les bonnes habitudes acquises, sachez quitter la scène. Vous y serez d’ailleurs peut-être contraint, soit que l’adolescence sera venue compliquer vos relations ou que vous ne vous sentirez plus capable de l’aider. Acceptez en tout cas que votre enfant ait moins besoin de vous, appréciez qu’il soit désormais en mesure de solliciter lui-même d’autres personnes : son enseignant, un membre de sa fratrie ou un ami. Outre que la discussion entre camarades est un bon moyen de le responsabiliser face à son travail, il est bon qu’un adolescent apprenne à compter sur ses pairs 

Impliquez-le dans les choix concernant sa scolarité

Difficile pour un enfant de croire qu’il travaille réellement pour lui si toutes les décisions liées à sa scolarité sont prises sans lui. Même si vous pensez agir dans son intérêt, ne lui imposez pas l’enseignement de telle langue rare, ou l’inscription dans telle classe ou filière plus sélective, mais contraire à ses goûts. Même s’il est difficile de trouver la juste mesure entre votre légitime niveau d’exigence parental et le degré d’autonomie de votre enfant, ses préférences doivent peser dans la balance. Là encore, accompagnez-le, amenez-le à faire ses propres choix en fonction de ce qui est meilleur pour lui. S’il se sent vraiment responsabilisé, il sera moins tenté de suivre simplement ses camarades ou de fuir une charge de travail supplémentaire.  

Si votre enfant tarde à voler de ses propres ailes, soyez patient et confiant. La prise d’autonomie dans le travail scolaire varie largement d’un individu à l’autre. En attendant, tâchez de naviguer au mieux entre ces deux principaux écueils que sont le « laisser-faire » et « l’hyper-contrôle ». 

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Portrait de la conseillère pédagogique Acadomia Isabelle Dary
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