Comment faire de l’organisation un atout en ce début d’année ?
Aurélie Poulin
Les aider à (mieux) s’organiser est donc un objectif particulièrement pertinent en ce début de deuxième trimestre.
Organisation : de quoi parle-t-on ?
À l’instar de l’adaptabilité, la capacité d’organisation est un soft skill (ou compétence transversale) devenu incontournable dans un monde de plus en plus digitalisé, où les sollicitations via nos smartphones ne cessent jamais.
Pour un élève, être organisé dans sa vie de tous les jours c’est être capable de répondre à ses obligations scolaires et familiales, tout en gardant un espace suffisant pour sa vie sociale et ses pensées intérieures. C’est donc aussi pouvoir prendre du recul, ne pas se laisser parasiter par l’inutile ou déborder par le quotidien afin de pouvoir se concentrer sur l’essentiel : réussir (et bien vivre) sa scolarité !
L’organisation concerne aussi, et même en premier lieu, des choses très concrètes : la façon de gérer son espace et son matériel de travail, ou le temps attribué aux différentes tâches à accomplir. Ce sont les principaux leviers sur lesquels agir au quotidien.
Organiser son espace de travail
Nous avons tous en tête des exemples de chambres d’adolescent dans lesquelles l’espace de travail disparaît sous des montagnes de vêtements, livres, objets en tous genres. Un contrôle de maths à préparer ? Il va d’abord falloir se lancer dans une véritable chasse au trésor pour retrouver son manuel et ses cours… C’est une évidence, le manque d’organisation spatiale et matérielle peut vite rendre les devoirs chronophages et ouvrir grand la porte à la procrastination, voire à la démotivation. En effet, comment avoir envie de faire ses devoirs s’il faut au préalable consacrer beaucoup de temps au rangement ou à la recherche de matériel ?
C’est pourquoi il est primordial d’aider votre enfant à adopter avant tout de bonnes habitudes de rangement : garder un espace de travail dégagé, où chaque chose a une place, et si possible avec peu de sources de distraction afin de favoriser la concentration. Ne pas avoir d’écran tentateur à proximité, couper les notifications du téléphone pendant le temps des devoirs… C’est souvent bien difficile pour les ados en particulier, mais bannir les distractions permet de travailler bien plus efficacement et plus vite.
Planifier sa semaine
Anticiper les échéances à venir évite de se retrouver submergé quand le rythme de travail s’intensifie et permet d’équilibrer idéalement son emploi du temps entre travail et loisirs. La promesse de consacrer moins de temps au premier et davantage aux seconds est un argument de poids pour les ados !
La solution est de construire un planning chaque semaine, qui intègre bien sûr les heures de cours et les activités extrascolaires mais aussi les devoirs, les révisions en vue des contrôles à venir et les temps de repos ou de sortie. Aidez votre enfant à prendre conscience du temps nécessaire pour effectuer les tâches les plus courantes et conseillez-lui d’alterner les matières en travaillant par brèves séquences. Ce mode de travail court et structuré, fait de phases d’apprentissage et de temps de repos, permet à la fois d’être efficace et de ne pas épuiser ses capacités de concentration. Et il est plus facile de se mettre à ses devoirs quand on sait à l’avance combien de temps ils vont durer : rien de plus décourageant qu’une période de travail à durée indéterminée, qui va s’étirer mollement sans forcément beaucoup de résultats.
Tester la matrice d’Eisenhower
Cette méthode a été inspirée par une phrase qu’aurait prononcée Eisenhower, le 34e président des États-Unis : « Ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent rarement important. » La matrice d’Eisenhower est un outil pour se fixer des priorités, qui se présente ainsi :
En voici le mode d’emploi :
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- La zone A correspond aux tâches urgentes et importantes à faire dans un délai court (5 jours au plus), par exemple les devoirs pour le surlendemain. Elle doit être aussi peu chargée que possible, pour pouvoir laisser de la place aux imprévus.
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- La zone B correspond aux tâches importantes mais non urgentes : la dissertation à rendre dans 15 jours, le dossier d’orientation à préparer pour la fin du mois, etc. Cette zone doit être le centre des préoccupations : plus on anticipe en zone B, moins on agit dans l’urgence.
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- La zone C concerne les tâches à accomplir rapidement mais dont l’importance n’est pas vitale. Ce sont en général celles dont votre enfant aimerait se passer : ranger sa chambre, par exemple… Bonne nouvelle ! Il peut combiner une tâche A ou B avec une tâche C : par exemple, écouter un cours audio d’anglais en faisant le ménage.
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- La zone D contient tout ce qui peut être repoussé indéfiniment ou oublié sans conséquences, mais qui est souvent redoutablement tentant, comme aller sur un réseau social ou enchaîner les épisodes de la série du moment. Votre ado doit donc prendre l’habitude de se demander, surtout quand il est censé travailler, s’il n’est pas passé « en zone D » depuis trop longtemps…
Garder en tête la loi de Parkinson
Connaissez-vous la loi de Parkinson ? Elle explique pourquoi il est tout à fait salutaire de se fixer à l’avance le temps le plus court possible pour chaque tâche… Cyril Northcote Parkinson a formulé la loi qui porte son nom dans les années 50, à la suite d’une observation de la fonction publique britannique. Selon son principe, « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ». En clair, cela signifie que plus on a de temps pour faire quelque chose, plus ce « quelque chose » prendra du temps. Par exemple, un élève qui n’a que six heures pour faire une dissertation y passera six heures alors que celui qui s’est octroyé tout un week-end la finira le dimanche soir – tard, probablement – et sans avoir rien fait d’autre. C’est pourquoi il est important d’estimer justement le temps nécessaire à l’accomplissement d’une tâche et de se fixer des limites assez courtes pour tout travail. Cette loi de Parkinson peut s’appliquer à tous les domaines de la vie et elle peut vous permettre, à vous aussi, parents, de gagner un temps précieux.
En somme, savoir s’organiser n’est pas une compétence innée, mais bien un savoir-faire que l’on peut développer et améliorer tout au long de la vie, et qui nous permet d’être plus méthodique, plus efficace, de rester motivé et de mieux anticiper les échéances stressantes… de quoi réussir sa scolarité et s’épanouir dans sa vie professionnelle !