Mais, en France, celles qui s’engagent dans des études d’ingénieurs sont encore trop rares. Alors, la faute à qui (ou à quoi), et y-a-t-il des raisons d’espérer que cette voie ne soit plus perçue comme ‘une affaire de garçons’ ?
Le métier d’ingénieur(e)
Comme le précise la Commission des Titres d’Ingénieurs “ Le métier de l’ingénieur consiste à poser, étudier et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre et de contrôle de produits, de systèmes ou de services.”
L’ingénieure est une créative, développeuse d’idées, qui organise, dirige et encadre, un groupe de scientifiques et tente de mener à bien son projet. Elle dispose d’un solide bagage scientifique, un parcours scolaire qui se termine dans le supérieur, en général 5 années d’études après le baccalauréat, en passant ou non par la case prépa ou université. D’ailleurs, des passerelles existent pour celles qui auraient pris un chemin différent après le bac et il n’est jamais trop tard pour rejoindre une filière passionnante où les métiers de demain se créent chaque jour, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle. Pour se préparer au métier, le choix des spécialités en seconde et en première compte et l’anglais étant une donnée importante dans le métier (nombreux échanges internationaux), avoir le niveau le plus tôt possible est un plus pour son dossier ParcourSup.
Avec des métiers de terrain, de service, d’enseignement ou de laboratoire… le choix est vaste. Et le métier d’ingénieur concerne 7 domaines d’activités :
- L’Industrie
- Les activités tertiaires
- Les sociétés de services et éditions de logiciels
- La Construction, le BTP
- L’Electricité et le Gaz
- L’Eau, l’assainissement et la dépollution
- L’agriculture, La sylviculture et la pêche
Elles nous parlent de leur métier d’ingénieure : mieux que tous les discours, c’est par ici
Où sont nos ingénieures françaises ?
La langue française en est le premier constat : le terme « ingénieur » au départ désigne celui qui construit des machines de guerre, l’équation d’alors étant guerre + homme + sciences = absence des femmes.
Cela explique sans doute la – longue – rareté des femmes dans ce domaine. Jusqu’au début du 20e siècle les femmes restent reléguées à l’observation et au silence car elles n’ont pas leur place à l’université. Quelques exceptions à l’étranger comme Hedy Lamarr ou Katherine Johnson pourtant annoncent que oui, le métier d’ingénieur au féminin existe !
Exceptionnelles et rares, les femmes dans le domaine de la recherche et du génie scientifique peinent à trouver leur place. Aujourd’hui encore, entre idées reçues ‘les filles sont nulles en maths’, l’injonction à la maternité qui raccourcit les études ou les freinent, et un monopole masculin dans les sciences encore très puissant, les entraves sont nombreuses. Le changement ne peut opérer que si l’école française forme ses futures têtes chercheuses et incite au choix des spécialités ou options scientifiques au lycée.
Des études et des métiers porteurs qui attirent encore peu les filles
97% des élèves ingénieurs trouvent du travail en sortie d’école selon l’IESF. Pourtant, en 2019, on comptait seulement 28 % de filles inscrites en école d’ingénieurs. Dans les métiers du numérique et le monde de la tech, en plein développement, on compte encore… 75% d’hommes.
Au lycée, la spécialité Numérique et Sciences de l’informatique (NSI), prélude aux études d’ingénieurs, est encore très genrée : 2,6% des filles la choisissent, contre 15,2% des garçons. Il est donc peu étonnant que les postes dits de geeks soient toujours masculins. Et pourtant la première programmeuse informatique est Ada Lovelace, (1815-1852), une femme ! Le langage informatique Ada lui rend d’ailleurs hommage en choisissant son prénom.